Avant toutes choses, je vous souhaite à tous une excellente année 2012 ! Qu’elle soit remplie de bonheur, succès, amour, voyages et d’aventures ! สวัสดีปีใหม่ !SAWATDI PIMAI!

C’est vrai que ca fait un petit moment que je ne vous ai pas donné de nouvelle…mais à chaque fois c’est la même chose, le temps passe tellement vite ici et c’est vrai aussi que le mois de décembre a été plutôt bien rempli : virée au Cambodge, visites de programmes dans plusieurs villages, retour à Chiang pour taper mes rapports et puis vacances !

Petite virée au Cambodge :

Après avoir passé 4 mois sans quitter le nord de la Thaïlande, je suis partie 5 jours au Cambodge en passant par Bangkok !

Arrivée à Bangkok…ouaahhhhh ! Bangkok c’est la ville ! La vraie ! THE Mégapole asiatique ! A Bangkok, il y le métro, des gens en costume, des buildings, des routes à 10 voies, des embouteillages immenses, des gens partout…Et puis à Bangkok il fait chaud, enfin humide… Moi qui pensait ne pas être isolée à Chiang Mai…c’est vrai que ca m’a fait un petit choque ! Bangkok c’est l’occident ! Bon j’en rajoute un petit peu, mais c’était drôle de prendre le métro après 4 mois passés tout au nord de la Thaïlande. J’avais un petit peu l’impression d’être à Paris. Enfin Paris avec des marchands de rue un peu partout, des odeurs d’épices…

2 jours de Bangkok : ca m’a suffit ! Et je me suis dit que j’étais bien dans mes montagnes à Chiang Mai !

Puis nous sommes partis au Cambodge  (quand je dis nous, c’est certains volontaires et moi) pour le marathon d’Angkor. Enfants du Mekong participait au marathon pour récolter des fonds pour la construction de deux nouvelles écoles. Je pourrai m’arrêter là…mais je vais quand même être honnête…je n’ai pas couru! Ahhhhhh honte à moi ! Mon truc à moi,  c’est le tennis…à la limite je veux bien vous faire un 100m…mais bon courir pour courir, je n’ai jamais compris…j’ai essayé pourtant : seul / à plusieurs, avec/sans musique…enfin voilà, donc j’étais supporter de l’équipe et finalement, on s’est dit avec les autres supporters que notre rôle était tout aussi important ! Sans supporter, un coureur n’a pas la même importance ! Il faut flatter le coureur, l’encourager, je vous assure que c’est un boulot à plein temps.

J’ai profité du marathon pour visiter les temples d’Angkor. C’est magnifique, absolument canonissime ! Le plus simple est de vous montrer les images :

Après deux jours à Siam Raeb (ville à côté d’Angkor), Maelle (une autre volontaire) et moi avons passé trois jours entre Bantaey chmar et Samrong dans deux foyers enfants du Mekong, chez deux couples de volontaires. Rien que pour le trajet Bantaey chmar / Samrong : le voyage en valait la peine !  Je n’ai malheureusement pas de photo de cette épisode, mais imaginez : une piste au Cambodge, une moto, un taxi driver (vraiment pas tout mince), Maelle, moi, mon énorme sac à dos (OUI, je ne sais pas voyager léger... !), le sac de Maelle (certes 2 fois plus petit que le mien), et mon deuxième sac avec mon ordi et plein d’autres choses… Je peux vous assurer qu’au départ c’était très amusant et puis c’est vrai que ca nous permettait d’économiser 5$ ce qui est beaucoup pour ici…mais au bon au bout d’une heure on en pouvait plus !

Le Cambodge, bien que pays frontalité de la Thaïlande, c’est un pays différent de mon pays d’adoption…très différent en réalité.  Le Cambodge est d’abord un pays beaucoup plus pauvre que la Thaïlande : son PIB par habitant est de 625 USD tandis que celui de la Thaïlande est de 8642 USD par habitant (gardez toujours en tête que la Thaïlande est l’un des pays où il y a le plus d’inégalité sociale au monde : 20% de la population possède 69% des richesses du pays tandis que 20% des plus pauvres n’en possèdent que 1%, source www.thailande-fr.com). Parallèlement  à cela  le Cambodge est  un pays meurtri dont la population a beaucoup souffert (protectorat français jusqu’en 1953, pays entrainé dans la guerre du Vietnam,  régime autoritariste maoïste à partir de 1975 dont le nombre de victime est estimé à 1,7 millions à ce jour, invasion par le  Vietnam de 1978 à 1989…). Le Cambodge comme son voisin thaï est largement pénalisé par la corruption.  Enfin, le Cambodge est  le pays où il y a le plus d’ONG au monde proportionnellement par rapport à son nombre d’habitant.  Je ne poserai pas  la question de l’excès d’humanitaire dans cet article, car je n’y suis pas restée assez longtemps et n’ai pas assez d’élément en main pour en parler.

Poursuivons. Pour comprendre un petit peu mieux l’atmosphère du Cambodge, voilà une petite anecdote : lorsque j’ai quitté Samerong pour rejoindre Chiang Mai, un taxi moto m’a déposé à la gare routière. Manque de bol, il ne m’a pas déposé au bon endroit, mais je pense sincèrement qu’il n’a pas fait exprès (non je vous promets, je ne vis pas dans le monde des bisounours). Bref, je suis accaparée par les employés de la compagnie de bus.  Une employée de la compagnie  me dit que  je ne suis pas au bon endroit et me passe son téléphone. Au bout du fil : le responsable des bus pour Bangkok. Premier appel (et je ne suis pas au bout de mes peines). Celui-ci me dit qu’il n’y a plus de place dans le bus. J’incite, lui dit que je dois être à Chiang Mai absolument demain et que je dois vraiment prendre le bus du matin (ce qui est d’ailleurs vrai car le surlendemain je dois prendre un bus pour un village). Il me dit que ce n’est pas possible, puis me rappelle. Là, me dit que je peux prendre le bus, mais que je devrai être par terre. A la limite, ce n’est pas grave (quoi que ce soient quand même pas mal d heure de bus, mais bon je n’ai pas le choix…), je lui dit ok mais pas au même prix. Il ne faut pas non plus déconner, je veux bien être par terre, mais il y a des limites ! Il me dit que ce n’est pas possible, me rappelle une minute plus tard : une place c’est libéré ! C’est fou ca…en 30 secondes : un désistement ! Passons, j’accepte la place avec grand plaisir, le remercie pour son aide. Puis, il me rappelle, le bus ne peut pas venir me chercher où je suis, il faut que je prenne une moto taxi (la moto taxi qui est d’ailleurs devant moi), pour aller rejoindre le bus…Je garde mon calme…NE PAS FAIRE PERDRE LA FACE…! Je lui dis donc que je suis très triste (I am very sad…oui…oui) parce qu’il ne m’avait pas prévenu…il me dit qu’il comprend mais bon que c’est comme ça. J’attends. Il me rappelle quelques minutes plus tard, que dis-je quelques secondes : il s’excuse et me dit que je peux prendre la moto gratuitement ! VICTOIRE ! J’arrive à la gare de bus le responsable m’accueille avec un grand sourire, m’offre un siège pour que je puisse m’assoir…Ha là là, le Cambodge ! En Thaïlande pour vous donner un tout petit exemple, lorsque l’on a acheté un ticket de bus pour un bus VIP et que finalement c’est un bus 1ere classe qui arrive (catégorie inferieur), la compagnie s’excuse platement puis vous rembourse la différence de prix (d’ailleurs à la limite vous n'aviez à peine vu la différence) ! Les thaïs je vous promets ce sont vraiment des gens gentils et vraiment honnêtes, ils sont vraiment impressionnant.  Alors forcement arrivé au Cambodge on est un petit peu dérouté (je ne dit d’ailleurs pas que les cambodgiens ne le sont pas, au contraire, mais je pense que c’est un peuple qui a beaucoup souffert)

Parlons vélo :

 Au Cambodge, les étudiants roulent à vélo ! Alors au Cambodge on fait du vélo et le vélo c’est cool ! Pas aussi fun que la moto ca s’est certain, mais quand même très cool ! D’ailleurs, les foyers enfants du Mekong ont une règle au Cambodge : tout enfant qui monte sur une moto au Cambodge ne reçoit pas son parrainage ce moi-ci. D’abord c’est une question de sécurité mais c’est également un critère de pauvreté. Effectivement si une famille peut avoir une moto c’est qu’elle est un peu plus riche qu’une autre. En Thaïlande c’est différent (pour info, il n’y a pas de foyer enfants du Mekong en Thaïlande, en Thaïlande nous aidons des foyers) ! D’abord, les vélos se font rares. Toute les familles (ou presque), même les plus pauvres ont une moto. Dans bien des cas il manque une partie de la moto…Ah, là il n’y a plus de cadre a la moto, là il manque un garde de boue…Dans bien des cas, elles s’endettent, mais c’est vrai qu’ici sans moto, les gens ne peuvent rien faire. C’est vrai aussi que faire du vélo, en pleine saison des pluies, sur une piste caillouteuse de montagne, ce n’est pas franchement idéal ! Et puis, pédaler avec 2 passager  en plus du conducteur sur un vélo ce n’est pas évident…alors que sur une moto : EASY !

2 repas par jour dans les foyers au Cambodge

 Au Cambodge, dans les foyers les enfants reçoivent 2 repas par jour. En Thaïlande, les enfants ont toujours 3 repas par jours (parfois les repas ne sont pas très copieux et sont dépourvus de viande ou poisson) et dans les bons jours (très rarement) ils ont en plus un petit gouter. C’est d’ailleurs quelque chose qui m’a beaucoup touché et m’a un petit peu choqué au Cambodge. Mais les enfants ont un peu d’argent de poche. Ils peuvent ainsi, certains matins se cotiser pour s’acheter un petit truc pour le petit déjeuner. Et puis, c’est vrai que s’il n’y a pas assez d’argent, c’est comme ça, il faut malheureusement faire avec. Et puis il ne faut pas oublier que dans les villages, dans leur famille, les enfants ne mangent souvent qu’un repas par jour souvent composé de riz et de piment.

Programme scolaire

 Au Cambodge, le programme scolaire est très lourd. Afin de pouvoir le terminer avant la fin de l’année,  les enfants sont obligés de suivre des cours privés  supplémentaires. Les enfants issus de familles pauvres n’ont bien entendu pas les moyens de financer ces cours et les enfants se retrouvent ainsi en échec scolaire et abandonnent l’école. Pour palier à cela, enfants du Mekong offre des cours particuliers aux enfants de ses foyers. En Thaïlande, les problèmes sont différents (je vous en ai déjà parlé de certain dans mon dernier article et vous en reparlerai dans les prochains, mais je vous ai promis un article FUN la dernière fois !), les enfants peuvent suivre le programme. Dans les foyers (dont je m’occupe de la coordination), en revanche les enfants suivent des cours de thaï et de hmong (s’ils sont hmong), karen (s’ils sont…) et ainsi de suite…Effectivement leur langue maternelle n’est pas le thaï et les cours à l’école sont en thaï, ils ont donc besoin d’un petit coup de pouce ! Et pour ne pas oublier leur langue maternelle et afin de savoir l’écrire ils ont des cours de langue de leur minorité (les langues des minorités ethniques de Thaïlande utilisent pour la plupart les mêmes lettres que nous tandis que le thaï a son propre alphabet).

Si je vous  ai décrit ces petits exemples, c’est juste pour vous faire partager ce que j’ai observé au Cambodge…Dans ce pays, il y règne une atmosphère particulière, intéressante, mystérieuse, faussement paisible…bref ce pays m’a marqué et j’y retournerai, c’est sure !

Enfin voilà, après avoir passé 5 jours au Cambodge, et après avoir eu une place dans le bus, il a fallu rentrer ! 23 heures de transport, trois bus, un taxi, un taxi moto, un taxi collectif : Chiang Mai here I am !

Et Le mois de décembre à Chiang Mai a été  riche en émotion : des moments de joie, des surprises mais aussi des déceptions !

Commençons par les bonnes nouvelles : d’abord il y a Sukanon, un étudiant  de Chiang mai parrainé par enfant du Mekong. Sukanon part étudier à partir du mois de fevrier, un mois en Israel ! Oui, oui je vous promets en Israel. Il était super heureux lorsqu’ il me l’a annoncé, très fiere aussi. Mais il peut l’être fière. Il s sont plusieurs étudiants de sa classe à avoir reçu une bourse du gouvernement. Je peux vous dire que c’est magique d’entendre cela de la part d’un étudiant issu d’une famille pauvre des montagnes !

Il y a également Warapone qui va être diplômé en mars prochain et va devenir institutrice en maternelle. Je peux vous assurer qu’il en faut du courage pour poursuivre ses études jusqu’au bout lorsque l’on vient d’une famille des montagnes.

Je n'ai pas de photo de la famille et la maison de Sukanon et Warapon, mais leur maison pourrai tres bien ressembler a celle-ci

Et puis un super projet en cours ! J’aimerai emmener les enfants du foyer de Mae na jorn (là ou j’ai fait mon immersion en septembre, vous vous rappelez ?) en week-end à Chiang Mai. Je ne vous en dis pas plus mais vous allez avoir de mes nouvelles très tres vite à ce sujet.

Mais décembre, c’est aussi le mois des déceptions…

Angéli, dont nous n’avons plus de nouvelle. Angeli, c’est une adolescente qui était parrainée par enfants du Mekong. Elle a voulu quitté le centre ou elle vivait,  a trouvé une place dans un restaurant américain  de Chiang Rai et a promis qu’elle poursuivrait ses études en même temps. Angeli a perdu ses parents, elle n’a plus que ses frères et sœurs et son beau père. Mais malheureusement, plus personne n’a de nouvelle d’elle. Elle a changé de numéro et a arrêté l’école.

Il y a aussi Supatra , elle étudie et travaille comme couturière dans une petite boutique à Chiang mai. Elle a 17 ans, elle est en classe de Mo6 (équivalent de notre terminale). La vie dans les foyers pour une jeune adolescente est parfois un peu stricte. Alors Supatra a décidé de quitter le foyer et le centre. C’est dommage parce qu’il ne lui restait qu’un semestre avant de valider sa dernière année de lycée.

Le problème c’est que la vie des foyers est assez stricte (voir très stricte parfois). En même temps, je ne veux pas blâmer les responsables et comprend que c’est important de donner un cadre à ces enfants, qui n’en ont souvent pas eu. Mais arrivé à l’adolescence, certaines filles mais particulièrement les garçons ne supportent plus le rythme du foyer, veulent gagner de l’argent pour pouvoir, comme à la télévision, avoir un téléphone portable... Ils veulent gagner de l’argent tout de suite et ce n’est pas évident de leur expliquer que s’ils étudient maintenant à l’école, plus tard la vie leur sera plus facile. Pas évident non plus d’essayer de faire réfléchir certains responsables sur la possibilité d’un peu plus de flexibilité pour les adolescents dans les foyers.

VACANCES !

Et puis le mois de décembre c’était aussi les VACANCES ! Comme la plupart d’entre vous le savent toute ma famille est venu me voir en Thaïlande pour fêter Noël ! Vous vous en doutez, c'etait vraiment des vacances extras!  Nous avons donc passé Noël entre Ko phi phi et Chiang mai : snorkling, bateau, balade en moto, cours de cuisine, plages paradisiaques…Bref, je ne vais pas vous en dire plus et vous laisse rêver avec ses images (en plein mois de janvier, ca ne peut que vous faire du bien  et puis pour les prochains visiteurs  ca vous donne un avant goût!)