• ขอขอบคุณคุณ, Kopun Ka!

    Voilà, cela fait exactement une année depuis mon arrivée en Thaïlande.  A deux semaines du départ, je ne trouve pas mes mots. J’ai essayé à plusieurs reprises de vous écrire. Cela doit faire maintenant trois semaines que j’allume mon ordinateur, ouvre Word, commence mon article et puis c’est le vide total. Le néant. Tout simplement, je n’y arrive pas. A deux semaines du départ, les émotions sont décuplées : entre excitation du retour et  nostalgie déjà apparente d’une année extraordinaire passée ici.  A deux semaines du départ, je ne vois pas les journées passées, elles défilent, défilent… J’aimerai pouvoir arrêter le temps, trouver le bouton pause… A deux semaines du départ, je suis complètement à fond dans ma mission, profite de chaque instant, réalise à quelle point cette année aura été riche. Je sais aussi, tout au fond de moi,  que tout cela fait partie de la magie du départ.

    Quoi de plus normal que de commencer par un sourire au pays du sourire!

    et puis parce qu'il fallait bien apprendre à planter le riz avant de partir!

      

    Mais partir du nord de la Thaïlande  après une année comme celle-ci, ce n’est pas un départ tout à fait comme les autres. Je vous entends déjà, mais laissez moi vous expliquer. En Thaïlande, à peine avez-vous dit que vous aller rentrer dans votre pays, qu’on vous demande tout de suite quand vous revenez. Et puis il y a aussi les « quitung, quitung », « je penserai à toi ». Sans oublier les « mais pourquoi tu rentres chez toi, tu n’es pas bien ici ? Tu n’aimes pas la Thaïlande ? ».  Ce dont vous ne vous rendez pas compte, c’est que  ce genre de conversation vous ne l’avez pas une fois, mais avec chaque personne rencontrée, à chaque moment dès le sujet abordé…Malgré soi, on culpabilise. Ah culpabilité du volontaire, quand elle vous tient ! En juin dernier, j’ai une conversation avec Tam, un étudiant de Chiang Mai. Petite parenthèse, Tam, c’est un garçon pas comme les autres. Il a eu un accident de moto et ne peut plus marcher, son pied est complètement tordu et ses os brisés. Il a honte et à seulement 27 ans, il ne veut plus sortir du foyer d’étudiant. Tam c’est le genre de garçon dont on s’attache, le genre de personne que l’on n’oublie pas. Je l’ai eu comme élève en cours d’anglais en mai dernier, je l’ai un petit peu motivé pour une sortie. « Un petit peu »…comment dire…à ma manière…il m’arrive comment dire d’être parfois un légèrement insistante. Bref Tam a accepté de sortir du foyer : sa première sortie depuis deux ans.  Alors forcement Tam m’a marqué. Passons, j’explique à Tam qu’en août je vais quitter Chiang Mai et rentre dans mon pays. Il me répond : « oui, oui très bien mais tu reviens dans combien de semaines ? » Je lui explique que bas non, je rentre dans mon pays. Je reviendrai certainement un jour, mais que pour le moment je ne sais pas ». Il me regarde bizarrement, il y un petit blanc et puis me dit : « mais pourquoi ? Tu n’es pas bien ici ? ». Je lui réponds que si bien sure, j’adore la Thaïlande, les gens, que je suis très bien mais que ma famille, mes amis et la France me manquent. Il me regarde à nouveau et me répond : « mais tu as skype, tu n’as pas besoin de rentrer dans ton pays pour voir ta famille et tes amis ! ». Que voulez vous répondre à cela ? Alors pour ne pas perdre la face, j’ai souri ! Hé hé…Et puis ca y est, à deux semaines du départ les soirées d’adieux dans les foyers ont commencé. Au revoir Wiang Kaen, Pathung, Mae Na Jorn…Des mots qui ont fait partie de mon vocabulaire pendant un an. Chaque départ est unique. Je suis plus que gâtée, j’ai le droit à plein de spectacles de danses thaï, karen, hmong...Cadeaux en tous genres : jupe, sac karen, bracelets protecteurs, pochette…Et puis il y a aussi les câlins spontanés des enfants…vous allez partir et puis d’un coup une petite fille, un petit garçon vous attrapent et vous sert fort dans ses bras. Dans ses moments, là il faut être fort, ne pas craquer…et pour le moment, je vais vous étonner mais je résiste. Vous me direz, je n’ai pas encore dit au revoir aux filles du foyer (Abschluss Party prévue le 18 aout, et oui de l’allemand, encore de l’allemand). Forcement, je suis un petit peu perdue, je ne réalise pas vraiment que bientôt tout cela sera terminé…Je préfère ne pas trop y penser.

    Les filles du centre de Wiang Kaen, le soir de la soirée d'adieu, noté les costumes hmong traditionnels

      

    spectacle des enfants karen

      

    on tape la pose en tenue karen et non se n'est pas un degusiement! A droite Delphine, une nouvelle volontaire EDM qui reprend 5 des centres dont je m'occupais de la coordination

    Après le spectacle des enfants karens, séance d'habillage de la "farang" (occidentale)!

      

    J’ai pris la décision de rentrer, je ne regrette pas ce choix. Je le regretterai peut être un jour, mais il sera temps de repartir. Car oui, je vais vous faire une confidence : je n’exclu pas la possibilité de repartir un jour. J’y pense, on verra. Ce que je sais aujourd’hui, c’est que je viens de passer une année hors du commun, une année extraordinaire, une année magique…J’ai vécu ici une aventure humaine extrêmement riche et intense. J’ai appris énormément, suis tombée amoureuse d’un pays, d’un peuple. Partir quelque part, pendant un an c’est aussi une quête. J’étais en quête de sens, d’aventure, de rencontres humaines, de partage…J’ai trouvé tout cela ici. J’ai appris à donner, à me surpasser mais je peux vous assurez que j’ai reçu bien plus. Il y a eu bien sure des moments difficiles, très difficiles parfois…beaucoup de moments de solitude. Se retrouver plonger dans une culture qui n’est pas sienne est parfois déroutant, mais tout cela fait partie du voyage. Sans ces moments difficiles, il n’y aurait pas eu ces moments de bonheur intense, de fou rire, cette magie. Arriver dans un foyer après plus de 4 heures de taxi collectif dans les montagnes de Thaïlande, (je vous passe l’épisode des voyageurs malades) et voir une dizaine d’enfants trancher le cochon à la hachette, la tête de porc posé bien en évidence, délicatement par terre, le groin face au ciel, vous en penserez ce que vous voudrez mais c’est très drôle et mythique. Voir les étudiantes du foyer progresser après 2 mois, en anglais, en géographie et sur tout un tas de choses. Rentrer chez soi et faire une petite séance d'aérobic/danse ou badminton en fin d'après midi avec les filles du foyer, tout cela ca n'a pas de prix. Sans oublier bien sure tous les sourires…

    désolé mais je devais partager et avouez que c'est quand même très drôle:)

      

    petite séance d'aérobic au foyer!

    Derniere activité dessin à Pathung

    et dernière activité perle à Pathung!

    Mon histoire avec la Thaïlande ne fait que commencer. Je sais au fond de moi que je reviendrai. Je ne sais pas quand ni avec qui. Mais je suis certaine de revoir les montagnes de Thaïlande un jour. J’aime ce pays, j’aime ces gens. Je  suis complètement en accord avec moi-même ici. Sentiment de plénitude intense.  Wanjen, Ant, Lita, Miaou, Anucha, Luigi, Wattana, Kanissa, Somkiat, Assumpta, Narrinporn, Vinai, Bern, Somchat, Thit, Maroco, Heaw, Turu, Poï, Aball, Sathit, Waranporn…Je ne pourrai tous les citer, mais jamais je ne vous oublierai.

    Tout cela n’aurait pas été possible sans vous. Alors je profite de ce dernier article, car oui je ne vous l’ai pas dit mais ca sera le dernier, pour vous remercier. Merci à tous les donateurs pour votre générosité. Merci à vous tous qui m’avez soutenu. Merci à vous pour toutes vos petites attentions (mails, lettres, colis, appels…), vous ne savez pas à quel point ceux-ci m’ont fait plaisir (avec un petit +++ pour les colis fromage et gateaux bonne maman). Merci à tous les visiteurs. Merci à vous pour tous vos encouragements, votre gentillesse. Merci pour votre patience, votre compréhension.  Merci à Enfants du Mékong de m’avoir permis de réaliser un rêve, de vivre une année aussi intense et différente. Merci à toutes les personnes rencontrées ici. Merci pour vos sourire, votre joie de vivre, votre générosité, votre force, votre leçon d'humanité, merci de m’avoir accepté, encouragé, merci pour tous ces moments partagées…Bon allez j’arrête parce que finalement, il  ne suffirait que d’un mot : KOPUN KA !

      

    ขอขอบคุณคุณ, Kopun Ka!


  • Commentaires

    1
    clemence-a
    Lundi 6 Août 2012 à 09:43

    Hello Clémence ! Il y a 1 an à 3 jours près, je te croisais à l'aéroport Charles de Gaulle, avec tes parents et assez stréssée de faire le grand départ pour plus d'1 an. Quand tu m'avais dit que tu partais 1 an, je me suis dis que ca allait passser très vite. Mais quand j'y repense cette rencontre à l'aéroport me semble super loin ..... et quand on voit ton blog, on voit que tu as vécu pleins de choses pendant ces quelques mois ! Bravo à toi et bon courage pour le retour en France ! 

    Clémence A  

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :